George Washington University, Washington D.C., le 15 Octobre 2025 Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention Sociale a pris part ce 15 octobre 2025, à la George Washington University, au forum « Partnership for Economic Growth and Job Creation », organisé par l’Université George Washington et le US/UK–Africa Business Council.L’événement a réuni des […]
16 octobre 2025
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George Washington University, Washington D.C., le 15 Octobre 2025
Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention Sociale a pris part ce 15 octobre 2025, à la George Washington University, au forum « Partnership for Economic Growth and Job Creation », organisé par l’Université George Washington et le US/UK–Africa Business Council.
L’événement a réuni des membres de la diaspora africaine, des ministres, des dirigeants du secteur privé, des universitaires et des représentants d’organisations multilatérales autour d’un objectif commun : renforcer les partenariats économiques et promouvoir un développement durable en Afrique.
Dans son intervention, le Ministre a souligné que le secteur médical ne représente qu’environ 25 % des déterminants de la santé, le reste dépendant de facteurs externes tels que :
L’accès à l’eau potable, encore limité à 12 % de la population congolaise ;
L’hygiène et la prévention, désormais intégrées dans le mandat du ministère ;
Les accidents de circulation, première cause de mortalité dans les zones urbaines, appelant une collaboration renforcée avec le ministère des Transports ;
La malnutrition, qui touche près de 47 % des enfants de moins de cinq ans, réduisant l’impact des programmes de vaccination.
Le Ministre a rappelé les avancées institutionnelles majeures enregistrées depuis 2019, notamment :
La révision de la loi sur la santé pour adapter le cadre légal aux réalités actuelles ;
La création d’agences spécialisées pour améliorer la gouvernance et l’ingénierie financière du secteur ;
La mise en place, en 2022, du Conseil National de la Couverture Santé Universelle (CSU), qui réunit les ministères clés afin d’assurer une coordination multisectorielle intégrant les services essentiels tels que l’eau, l’énergie et les infrastructures.
Face à une urbanisation rapide, avec 60 % de la population vivant encore en milieu rural, la RDC fait face à une demande croissante en infrastructures de santé dans les centres urbains, notamment à Kinshasa, dont la population devrait doubler au cours de la prochaine décennie.
Le Ministre a insisté sur la nécessité d’anticiper les investissements pour accompagner cette transition démographique.
Deux mécanismes de financement innovants ont été présentés pour renforcer l’autonomie du système de santé :
Une taxe de 2 % sur les importations (hors produits agricoles) destinée à financer la santé publique ;
Une assurance maladie obligatoire prélevant 2,5 % des salaires (2 % à la charge des entreprises, 0,5 % des employés), visant à mobiliser 600 à 800 millions USD par an et à réduire les paiements directs des ménages.
Le Ministre a également évoqué la formalisation de l’économie informelle, qui représente 80 % de l’économie nationale, en citant l’exemple des 1,5 million de motos-taxis de Kinshasa, générant chacun 30 à 40 dollars par jour. L’objectif est de capter ces flux économiques pour soutenir le financement du système de santé.
Le Ministre a rappelé les impacts positifs des programmes de gratuité des accouchements et des soins néonatals, mis en œuvre par le gouvernement :
2 millions de mères ont bénéficié d’un accouchement gratuit (y compris les césariennes) ;
50 000 nouveau-nés malades ont été pris en charge sans frais, grâce à un budget initial de 42 millions USD.
Ces résultats démontrent que les investissements publics bien ciblés produisent des effets mesurables sur la santé des populations.
Le Ministre a enfin insisté sur la nécessité de renforcer la régulation et la complémentarité entre les secteurs public et privé :
« Le secteur public doit servir le grand nombre, tandis que le privé apporte des ressources additionnelles. Ensemble, ils constituent les deux piliers d’un système de santé résilient et équitable. »
Cet échange de haut niveau a permis de mettre en lumière les progrès, les défis et les opportunités du système de santé congolais, tout en renforçant la coopération entre la RDC et ses partenaires internationaux dans la perspective d’un développement inclusif et durable.